Article écrit par Adrien Dentz et paru dans le journal
L'ALSACE du samedi 23mars 2002.
- Un système de vidéosurveillance comprenant 165 caméras vidé
reliées à un poste centrale opérationnel 24h/24 couvre depuis
septembre 2001 plusieurs immeubles collectifs dans le quartier des
Coteaux à Mulhouse. Ce dispositif constitue une opération pionnière,
par son ampleur, dans le domaine de la sécurisation d'immeubles
d'habitation en France. Il a été installé par la société MATEL, une
PME mulhousienne spécialisée dans la sécurité, en collaboration avec
l'entreprise NEOTECH de Pulversheim. "L'installation a répondu aux
attentes, affirme Prosper MALKA, PDG de MATEL. Il y a moins de
dégradations et de tags dans les halls et les cages d'escalier et
les gens se sentent plus en sécurité." Après une première opération
lancée par la société HLM Mulhouse Habitat d'autres bailleurs
sociaux comme Coopération et Famille se sont associés à cette
opération qui se poursuit. " Après une période de réticence, les
gens sont désormais demandeur de caméras vidéo", indique Prosper
Malka. A terme, près de 300 caméras vidéo seront installées dans ce
quartier.
- Ce service de vidéosurveillance, qui a fait l'objet de contrats
signés entre bailleurs et locataires, est intégré aux charges et
coûte 7,6 euros par mois. Une association supervise la
généralisation du dispositif subventionné par la ville de Mulhouse.
Les détracteurs de la vidéosurveillance estiment de leur coté qu'il
s'agit d'une "dérive sécuritaire" qui ne fait que "déplacer les
problèmes".
- Un nouveau marché à prendre.
- Se plaçant au-dessus du débat de société, le patron de Matel
parle de "réussite technique". Le système de vidéosurveillance se
branche sur le réseau câblé existant d'Est Vidéo Communication, ce
qui a permis de réduire les coûts d'installation. Au PC, des agents
d'une société de gardiennage effectuent des télé patrouilles, des
rondes virtuelles. En cas de délit on visionne les bandes d'images
qui sont conservées huit jours. En croissance à deux chiffres, le
marché de la vidéosurveillance en France est estimé à 275 millions
d'euros par an. Il englobe la surveillance des banques et des biens
publics.
- La baisse des coûts du matériel et d'installation - les dépense
de câblage étant supprimées - de plus en plus d'entreprises
s'équipent pour conserver une trace des allées et venues dans leurs
locaux.
- Les hypermarchés sont, avec les grands magasin, les premiers
utilisateurs de ces équipements dissuasifs destinés à limiter les
vols et surveiller les caissières.
- Pour Matel, la vidéosurveillance constitue une nouvelle étape de
son développement. Ancien cadre aux PTT et spécialiste des
télécommunications, Prosper Malka avait crée sa société en 1979
après avoir installé la centrale téléphonique de l'usine Peugeot et
de la SACM. " Il y avait un nouveau marché à prendre",
explique-t-il. C'était le début du développement de l'alarme
anti-intrusion, un créneau qui a mené rapidement à l'essor de la
télésurveillance. "Aujourd'hui toutes les installations d'alarme
sont reliées à un PC de télésurveillance". Au moindre incident, à la
moindre anomalie, le télésurveilleur déclenche un processus
d'intervention soustraité à une société de gardiennage. " Nous
jouons la proximité et la technicité", souligne Prosper Malka. Sa
clientèle se compose à 40% d'entreprises et de professions
libérales, à 40% d'administrations et 20% de particuliers. La
société a réalisé un chiffre d'affaire de 2,28 millions d'euros l'an
dernier. Elle emploie 26 salariés et affiche une "forte
rentabilité". Après avoir ouvert une agence à Strasbourg au début
des années 90, Matel s'est concentré sur Mulhouse."Nous pourrions
doubler, voire tripler notre chiffre d'affaires, mais nous préférons
rester une PME", Déclare le patron de Matel qui veille jalousement à
son indépendance.
- Dans un marché dominé par de grands groupes internationaux comme
ADT (USA), Securitas (Suède) ou Chubb (GB), Matel se présente comme
le plus important télésurveilleur indépendant du Haut-Rhin. "Les
différents rachats ou regroupements nous ont plutôt avantagés,
estime Prosper Malka, car beaucoup de clients ne veulent pas être
gérés à partir d'un PC décentralisé et se tournent vers nous".
Proche de ses clients et maître de son développement, il aborde
l'avenir avec confiance : "Le besoin de sécurité grandit et les
systèmes sont de plus en plus abordables".